Mazda CX-5 Design Sportif 2022 : essai routier

06 juin 2022,

Mazda CX-5 Design Sportif 2022 : essai routier
Mazda CX-5

Si cet article avait été écrit dans les années 2000, il aurait sûrement été question d’une Mazda3, voire même d’une Mazda6. Au début du siècle, les véhicules utilitaires commençaient à se multiplier, mais ils ne constituaient pas la majorité des véhicules présents sur nos routes. À peine vingt ans plus tard, les VUS de taille compacte trônent au sommet des ventes de véhicules neufs, si on fait abstraction du segment camionnettes pleine grandeur.

Cette dominance des multisegments de taille compacte s’observe un peu partout dans l’industrie, mais également chez Mazda où le CX-5 est LE véhicule le plus vendu de la marque, et ce, même s’il repose sur la même plateforme qu’en 2012 au moment de son lancement. En revanche, le constructeur a su renouveler son produit vedette à plusieurs reprises pour garder l’intérêt du public.

C’est un peu l’histoire qui se répète en 2022 alors que les stratèges de la marque apportent une fois de plus de légères modifications au CX-5 avant l’introduction d’un tout nouveau modèle d’ici quelques saisons. Portrait d’un véhicule qui ne change pas énormément, mais qui fait toujours sourire.

Design : 8,5/10

Il faut se lever de bonne heure pour déceler les quelques changements d’ordre esthétique à l’extérieur du CX-5, mais ils sont bel et bien là, principalement aux deux extrémités du véhicule. Les phares à l’avant ont une nouvelle signature au niveau des feux de jour aux DEL, et c’est un peu la même histoire derrière avec une nouvelle forme pour les feux de position. Le carénage avant, quant à lui, change de forme quelque peu, tout comme le grillage de la calandre.

Les plus fins auront peut-être remarqué la présence de quatre petits rectangles rouges d’un côté de la calandre, cette marque qui vient avec cette nouvelle livrée pour 2022 baptisée Design Sportif. Cette dernière remplace d’ailleurs l’ancien groupe Apparence Sport. Finalement, le design des jantes de 19 pouces est également de nouvelle facture. Ah oui, mentionnons tout de même que le plastique noir mat est remplacé par une finition lustrée, un choix qui donne une touche de classe à l’ensemble. Franchement, le CX-5, malgré le fait qu’il ressemble beaucoup aux modèles antérieurs, est toujours aussi séduisant, surtout en coloration rouge cristal vibrant métallisé.

Puissance : 8,5/10

Le statu quo est de mise sous le capot du CX-5, le bloc turbocompressé qui gagne tout de même six chevaux au passage pour un total de 256 chevaux et un couple optimal de 320 lb-pi, à condition d’abreuver le véhicule d’essence super. Donnez-lui de l’essence ordinaire et ce dernier livrera plutôt 227 chevaux et 310 lb-pi de couple… et il ne serait pas déshonorant de le faire avec le prix de l’or noir depuis quelques semaines!

Ce qui est certain, c’est que ce moteur optionnel – qui commande un supplément de 2 200 $ – est amplement suffisant pour mouvoir aisément ce véhicule utilitaire. En fait, le bloc atmosphérique est lui aussi très bien adapté à ce châssis, tout le contraire de l’ancien moteur de base, d’une cylindrée de 2,0-litres qui était un peu juste.

 

Agrément de conduite : 9/10

N’allez surtout pas croire que le CX-5 est aussi amusant à conduire qu’une MX-5! Ce n’est tout simplement pas le cas! Mais, quand on le compare aux autres véhicules du segment, le bon vieux CX-5 est encore le champion de l’agrément de conduite. Aucun autre modèle de taille similaire n’arrive à donner autant de plaisir au volant.

Comme je l’ai mentionné plus haut, le moteur turbo en donne amplement à l’accélération, l’exercice qui s’accompagne même d’une petite décharge – discrète quand même – de la soupape de surpression. La boîte de vitesses automatique à six rapports est également un modèle d’étagement, les rapports qui s’enchaînent à une cadence de voiture sport, le modèle qui propose aussi de changer soi-même ces vitesses, via les palettes logées derrière le volant ou avec le levier qui, rappelons-le, force le conducteur à « tirer » vers l’arrière à l’accélération et de « pousser vers l’avant en rétrogradation. Le mouvement est naturel et même addictif au fil des kilomètres.

Mais, ce n’est pas tout, car le CX-5 est également un véhicule agile quand la route se tortille quelque peu. Il faut bien entendu respecter le centre de gravité plus haut, mais le CX-5 donne l’heure juste à celui ou celle qui tient le volant, notamment grâce à son rouage intégral très compétent, mais aussi par ce système anodin appelé contrôle vectoriel-G exclusif à Mazda. Ce dernier s’assure sans même qu’on s’en aperçoive de ne pas trop fatiguer le conducteur pendant la conduite en réduisant par exemple l’amplitude des coups de volant. Vraiment, si votre situation vous oblige à troquer votre voiture sport pour un VUS, considérez le CX-5, il n’est vraiment pas vilain à conduire!

Confort : 7,5/10

Le constructeur nippon a su travailler cet aspect au fil des années. Mazda, rappelons-le, cherche à grimper dans la hiérarchie automobile en proposant des véhicules de plus en plus cossus, défiant même certains modèles appartenant à la catégorie supérieure. Le CX-5 est un véhicule confortable, quoique dans ce cas-ci, il n’est pas aussi « moelleux » que d’autres modèles comme le Nissan Rogue ou le Chevrolet Equinox pour ne nommer que ceux-là! Il y a tout de même un petit prix à payer pour conduire un VUS plus nerveux que la moyenne!

En revanche, les sièges des deux rangées sont très confortables et l’insonorisation est un aspect qui s’est également amélioré depuis quelques saisons à bord du CX-5, même si d’autres modèles font mieux que le Mazda à cet égard.

Consommation de carburant : 7,5/10

L’ÉnerGuide canadien annonce une moyenne globale de 9,8 L/100 km, une statistique qui n’est vraiment pas si mal quand on pense que la livrée munie de la désactivation des cylindres ne fait guère mieux que 9,0 L/100 km. C’est vrai que d’autres modèles sont plus exemplaires à la pompe, mais au risque de me répéter, l’agrément de conduite a un prix!

Pour ma part, j’ai plutôt enregistrer une moyenne de 10,5 L/100 km, probablement par excès suite aux accélérations répétées sur les voies rapides.

Habitabilité : 7/10

On a pu voir au fil des récentes saisons que les ténors de la catégorie s’agrandissaient passablement. Qu’a fait Mazda pendant ce temps? Peu, disons-le, le CX-5 qui est fidèle au modèle introduit en 2012, le volume intérieur qui est très similaire à celui des dix dernières années-modèles. Si c’est du volume que vous recherchez, le CX-5 n’est peut-être pas le véhicule pour vous. Pourtant, aux deux rangées, l’espace ne manque absolument pas, à part peut-être à la place médiane de la banquette arrière où le tunnel de transmission gêne un peu.

 

Sécurité : 8/10

C’est devenu une exigence en 2022 que celle d’être équipé au possible de systèmes de sécurité de toutes sortes. Le CX-5, en livrée Design Sportif ou même en livrée de base GX, profite d’une très longue liste de dispositifs en ce sens : aide au freinage en ville à l’avant, surveillance d’angle mort, alerte de trafic transversal arrière régulateur de vitesses intelligent avec fonction d’arrêt et de redémarrage, aide au freinage, détection des piétons, assistance de reconnaissance de distance, avertissement d’obstruction frontale, suivi de voie, avertissement de sortie de voie, commande de feux de route et bien plus encore.

La livrée GT obtient plus avec un affichage tête haute, une reconnaissance des panneaux de signalisation et l’éclairage avant adaptatif. Le modèle Design Sportif reçoit aussi l’aide à la conduite dans les embouteillages. Finalement, le CX-5 Signature se voit confier le moniteur de vue 360 degrés, les sonars de stationnement avant et arrière, l’aide au freinage en ville à l’arrière et l’alerte d’attention du conducteur.

Convivialité : 7,5/10

Je l’avoue, il m’est parfois difficile de m’acclimater à autant de systèmes, de positions de conduite et de comportement routier, mais la palme va aux systèmes d’infodivertissement. Certains sont très faciles, tandis que d’autres le sont un peu moins. C’est le cas du système Mazda qui oblige l’utilisateur à manier cette molette pour naviguer à travers les différentes applications du menu. L’écran, installé trop loin sur le tableau de bord, n’est pas tactile, donc impossible de contourner celle-ci pour accéder aux menus. Les graphiques du système sont en revanche très réussis, mais malheureusement, cette façon de faire m’oblige à quitter la route des yeux en conduisant. Bref, j’ai contourné le problème : c’est aux feux rouges ou carrément à l’arrêt que je naviguais à travers les menus plus détaillés.

Caractéristiques : 8,5/10

Il ne manque vraiment pas grand-chose à bord de cette livrée Design Sportif dotée du moteur turbo. En fait, il n’y a que 1 000 $ de différence entre ce dernier et la livrée Signature à 43 350 $. Certes, quelques systèmes de sécurité manquent à l’appel, tandis que les boiseries du CX-5 Signature sont absentes, mais en général, cette version Design Sportif n’a vraiment pas à rougir devant le modèle haut de gamme, ni même devant d’autres rivaux du segment… en matière d’équipement du moins!

Valeur : 9/10

Franchement, pour le consommateur qui recherche un véhicule performant, pas trop gourmand et plutôt bien ficelé, le CX-5 2022 est une option très noble. L’écusson à l’avant n’est peut-être pas une étoile d’argent, une série d’anneaux ou une hélice, mais à ce prix, le CX-5 fait mieux que les petits multisegments de luxe qui commande une somme équivalente, mais avec plus d’espace intérieur et une performance équivalente, le tout avec un coût d’entretien inférieur.

Conclusion

Le Mazda CX-5 n’a peut-être pas beaucoup changé depuis son arrivée sur le marché, mais il y a une raison pour cette stabilité. Les consommateurs aiment le design presque organique, son comportement routier très rassurant, son côté joueur et même la qualité d’exécution. Il n’est pas parfait le CX-5 avec son espace intérieur plus petit que la moyenne, sa soif en carburant et ce système d’infodivertissement, mais pour l’ensemble de l’œuvre, il est normal que ce véhicule se vende bien près de dix ans après sa présentation au public local.